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C'était mon ami, de Anneke Scholtens
C'était mon ami
Pendant les années « collège », Abel Teunis et Bart Halberstad sont des amis inséparables.
Pourtant cette amitié ne passera pas le cap du jour où Bart comprendra que son ami est attiré physiquement par les garçons.
Bart est maintenant étudiant et Abel semble oublié. Pourtant à l'occasion d'un séjour chez ses parents,
pour garder les chats pendant leur absence, Bart va être confronté à son passé,
alors qu'il croyait seulement pouvoir «profiter» de sa petite amie Roos.
Il découvre le faire-part du décès accidentel d'Abel que sa mère a «oublié» de lui communiquer avant son départ.
Bart se remémore son enfance avec Abel :
- le plaisir de regarder, tous les deux, Zorro à la télé ; Abel protégeant son ami des scènes les plus «terrifiantes»
- les nuits passées chez Abel où Madame Teunis le borde comme jamais sa propre mère ne l'a fait
- les joutes entre les deux garçons lors d'un séjour nature avec leur professeur de biologie
dont le lecteur découvrira plus tard qu'il est lui-même homosexuel
- l'aveu public lors de ce même séjour où Abel déclare que le moment le plus agréable dans son parcours scolaire
a été l'arrivée de Bart dans son école en CM2.
Cette confidence devant toute la classe et les moqueries qui vont suivre signeront
la fin de l'amitié entre les deux garçons.
Le décès d'Abel oblige Bart à analyser plus honnêtement son amitié passée en n'occultant plus
ce qu'Abel avait tenté de lui faire comprendre :
Abel : - Qu'est-ce que tu ferais, s'il (Abel fait ici référence au professeur de biologie) était amoureux de toi ?
Bart : - De moi ?
Bart se redressa d'un coup. Il regarda Abel, horrifié. Que voulait-il dire ? Est-ce qu'il pensait…
Bart : - Ce pédé a pas intérêt à me toucher avec ses sales pattes ! (page 95)
Les mensonges des adultes qui refusent de voir la réalité en face (les parents d'Abel ont nié la sexualité de leur fils
tout en la connaissant), l'amour et la jalousie de Roos, sans oublier les questions qu'elle refuse de garder pour elle,
aideront Bart à mettre en mots ce qu'il n'avait jamais su dire jusque-là :
Roos : - Toi aussi, il (Abel) t'aimait ?
Bart : - Oui, moi aussi. (page 138)
Entre plusieurs flash-back, l'auteur laisse des blancs. C'est en cela que ce roman est réussi, en suscitant,
par les non-écrits, les questionnements du lecteur.
Anneke Scholtens sait que la part d'obscurité en chaque être est aussi attirante que sa « lumière » et permet
ainsi à ses lecteurs une émouvante interrogation sur l'amitié et son devenir une fois l'enfance passée et
les mensonges des adultes devenus flagrants.
Editions Actes Sud Junior, 2006, ISBN : 2742763597
publié par Jean-Yves dans: LIVRES pour les plus jeunes et les autres
Commentaires
cette histoire me rappelle l'histoire d'un ami que j'ai perdu de vue.
Nous sortions beaucoup ensemble. Il avait une copine, et puis un jour, il annonce qu'il était homo. J'étais pas surprise.
Je pense qu'il avait juste du mal à être sûr.
Bref, quand il l'a annoncé à son meilleur ami, celui-ci lui a fiché une dérouillée, et une sacrée méchante.
J'ai revu un Bruno, il y a quatre ans, alors que je fêtais les 80 ans de mon grand-père,
il me dit, tu n'as pas changé .... je lui retournais le compliment. Il n'avait pas non plus changé.
La peur, la peur ne peut être que la seule raison qui pousse à agir ainsi, la peur d'être aussi homo,
et de ne pas l'assumer.
bisous jean yves
Dès 16 ans
Sujet :
Bart, jeune étudiant, s’apprête à passer une semaine de rêve avec sa petite amie, à l’insu de sa famille partie en vacances.
L’arrivée d’un faire-part lui annonçant le décès d’un ami d’enfance va toutefois perturber ses projets,
et les souvenirs de cette amitié ambiguë vont l’obliger à faire face à des réalités qu’il fuyait jusqu’à présent.
Commentaire :
Le décor est posé dès les premières pages : les adolescents jouissent d’une grande liberté
(il faut rappeler que l’histoire se déroule aux Pays-Bas), ils dorment dans le lit des parents,
font l’amour, dînent au restaurant quand le réfrigérateur est vide…
Mais sous des aspects insouciants, ces ados sont beaucoup plus compliqués qu’ils n'en ont l’air
et le héros de l’histoire se bat contre un passé que lui renvoie la mort de son ami.
C’est finalement la simplicité et la spontanéité de sa petite amie qui vont l’aider à exprimer ses sentiments :
non, il ne doit pas avoir honte des bons moments partagés avec ce garçon, amitié intense et homosexualité
ne sont pas forcément incompatibles ; non, il ne doit pas culpabiliser d’avoir rejeté brutalement son ami,
à 15 ans, quand on découvre son corps et les émotions physiques, les choses ne sont pas si limpides.
Les parents sont malheureusement mis sur la touche : absents, « aveugles » ou feignant de l’être,
ils ne dialoguent pas avec leurs enfants, qui règlent donc leurs problèmes seuls ou avec l’aide d’un professeur...
Par hasard homosexuel. La sensibilité de certains propos est certainement plus perceptible par des adultes
que de trop jeunes adolescents.